Les avantages du traitement psychologique contre la douleur
Les patients se demandent souvent pourquoi ils devraient envisager de consulter un psychologue pour leur douleur. La douleur n'arrive-t-elle pas dans leur corps et non dans leur tête ? Ceci est particulièrement déroutant pour certains patients après une intervention chirurgicale. N'y a-t-il pas une raison purement biologique à leur douleur après la chirurgie ? Cela ne peut pas être que dans leur tête !
Nous savons maintenant que l'expérience de la douleur est générée dans le cerveau et dépend des circonstances uniques d'une personne. Ce n'est pas parce que les patients peuvent être invités à envisager de consulter un psychologue que nous pensons que la douleur est « imaginée ou inventée ». La douleur postopératoire est réelle.
À la base, la douleur est un signal du danger. Il nous dit que quelque chose ne va pas dans le corps. Bien que le signal soit envoyé par le corps, c'est le cerveau qui traite ce signal comme une expérience de douleur.
Le cerveau intègre également les signaux de douleur du corps avec d'autres aspects propres à chaque personne, tels que les expériences dangereuses passées, les menaces liées à la douleur, les attentes à l'égard de la douleur, les inquiétudes, les angoisses et l'interprétation de ce que la douleur signifie dans la vie quotidienne. Tous ces facteurs psychologiques peuvent amplifier le signal de douleur provenant du corps résultant d'une douleur qui est ressentie plus intensément.
Un psychologue de la douleur qualifié aide les patients à examiner leurs attentes, leurs pensées et leurs sentiments liés à la douleur et les guide dans l'apprentissage de stratégies d'adaptation. Ces aspects de la douleur sont ceux que les patients peuvent apprendre à gérer activement afin d'acquérir une meilleure compréhension et un plus grand sentiment de contrôle sur leur douleur.
La vidéo ci-dessous fournit un résumé utile du rôle du cerveau dans l'expérience de la douleur :
Crédit vidéo : HNE Health ; CHU de Quebec
Comment un psychologue peut-il aider à soulager la douleur après une chirurgie?
Les blessures corporelles ne déterminent pas à elles seules si une personne ressent de la douleur et à quel point elle est forte ou intense. La douleur qu'une personne ressent est causée par des blessures corporelles ainsi que par des pensées et des sentiments à propos de la douleur. Même la douleur postopératoire est déterminée par plus que la chirurgie.
L'expérience globale de la douleur provient non seulement de la sensation corporelle de la douleur (par exemple, sa durée, sa fréquence et son intensité), mais aussi de l'interprétation de ces sensations (par exemple, sa signification) en fonction des expériences de vie passées et présentes uniques à une personne.
Aborder les aspects psychologiques de la douleur peut changer la façon dont la douleur est ressentie.
La bonne nouvelle est que les patients peuvent jouer un rôle actif après la chirurgie dans le traitement de leur douleur. Les patients n'ont pas besoin de se sentir impuissants en attendant que leur état s'améliore. Les psychologues ont des techniques et des outils qu'ils peuvent enseigner aux patients pour les aider à réduire l'inquiétude ainsi que la douleur elle-même.
La chirurgie peut affecter la qualité de vie d'un patient en général en raison des inquiétudes concernant sa maladie, le résultat de la chirurgie et des doutes sur sa santé future. Une vision positive et proactive de la vie après la chirurgie peut avoir un impact positif sur le processus de guérison et l'expérience de la douleur.
Un psychologue de la douleur qualifié peut aider les patients pendant leur rétablissement à prendre le contrôle de leur douleur et à apprendre à faire passer la douleur au second plan et à améliorer leur qualité de vie présente et future. Donc, si l'on vous demande si vous souhaitez consulter un psychologue pour votre douleur post-chirurgicale, pourquoi ne pas l'envisager !
Comprendre l'expérience de la douleur
Nous comprenons maintenant que l'expérience de la douleur est influencée par divers facteurs biologiques, psychologiques, comportementaux et sociaux. Les chercheurs et les professionnels de la santé appellent cela le modèle biopsychosocial de la douleur.
Dans le traitement de la douleur chronique, il est bénéfique de se concentrer sur les différentes composantes de l'expérience de la douleur en utilisant une approche holistique et intégrée. L'équipe du Service de gestion de la douleur transitionnelle comprend des psychologues experts qui traitent les patients en abordant les circonstances uniques de leur expérience de douleur chronique dans le contexte plus large de leur vie.
Le modèle biopsychosocial de la douleur
Les thérapies pour la gestion de la douleur utilisées par nos psychologues
Les psychologues du Service de gestion de la douleur transitionnelle (SDT) pratiquent des interventions thérapeutiques adaptées aux patients en phase postopératoire et incluent de l'éducation par rapport à la douleur, l'adaptation à la douleur, l'interférence de la douleur et les problèmes d'humeur et d'anxiété.
Les interventions thérapeutiques sont basées sur les résultats de recherche qui démontrent une efficacité chez les patients souffrant de douleur chronique, y compris des études menées au SDT. En savoir plus sur les différents types de thérapies ci-dessous :
Thérapie d'acceptation et d'engagement
La thérapie d'acceptation et d'engagement (TAE) est une intervention comportementale efficace pour la gestion de la douleur chronique qui est fortement soutenue par la recherche. Le TAE aide à réduire la détresse liée à la douleur et à améliorer le fonctionnement des personnes qui en vivent.
L'objectif de l'intervention est d'aider les patients à développer des compétences pour rendre la douleur plus gérable grâce à l'engagement dans des activités de vie valorisées et à l'acceptation consciente des difficultés liées à l'expérience de la douleur.
Thérapie comportementale dialectique
La thérapie comportementale dialectique (TCD) est un type de thérapie cognitivo-comportementale qui aide les patients à gérer les sentiments difficiles. Il met l'accent sur l'apprentissage de nouvelles compétences pour augmenter la tolérance à la détresse, l'acceptation des circonstances et la pratique de la pleine conscience.
Grâce à la TCD, les patients apprennent à identifier et à exprimer leurs sentiments, et à analyser leurs réactions face à leurs sentiments. Ces compétences aident les patients qui souffrent de douleur chronique à limiter l'évitement des expériences qui peuvent provoquer de la douleur et donc minimisent les incapacités liées à la douleur.
Pratique de la pleine conscience
La pratique de la pleine conscience consiste à orienter son attention sur le moment présent avec curiosité, ouverture et acceptation. Les thérapies basées sur la pleine conscience aident les patients à observer leurs sensations intérieures et l'environnement qui les entoure sans jugement afin qu'ils puissent prendre du recul et recadrer leur expérience de douleur.
L'efficacité des interventions basées sur la peine conscience est fortement appuyée par la recherche. Elles aident les patients à acquérir un sentiment de contrôle sur leur douleur, à réduire leur anxiété et leurs symptômes dépressifs et à améliorer leur qualité de vie.
Hypnose clinique
L'hypnose est un état mental qui implique une attention plus accrue et une conscience réduite par rapport à l'extérieur, ainsi que de la relaxation et une plus grande ouverture aux suggestions. L'hypnose utilisée en thérapie est une approche efficace pour la gestion de la douleur chronique chez certains patients. Cette technique aide à réduire l'intensité de la douleur et à améliorer la qualité de vie.
Un thérapeute guide un patient vers un état d'hypnose où il est calme et détendu grâce à la répétition verbale et de l'imagerie mentale. Le thérapeute offre ensuite des suggestions pour aider le patient à faire face à des expériences et des comportements indésirables. Les patients peuvent également apprendre des techniques d'autohypnose à utiliser comme stratégie d'adaptation pour la gestion de la douleur.